Une « Estive » au Lac Bénit sur la commune de Mont-Saxonnex

Face avant de l'Estive

C’est la première Estive installée comme toilette publique


Cette toilette est installée sur les abords du Lac Bénit, au pied de la majestueuse Chaine du Bargy, sur la commune du Mont Saxonnex.

Texte tiré du site de la Mairie du Mont Saxonnex :
Ce lac de montagne blotti au fond d’une vallée entre la muraille abrupte du Bargy, les pâturages et les bois a aussi son histoire et ses mystères. En l’absence de documents officiels pouvant expliquer le nom de cette nappe d’eau, on se laisse volontiers captiver par les différentes légendes qui entourent ce lieu.

La moins improbable, et aussi la plus prosaïque, veut qu’à la suite de l’inondation de la plaine de Marnaz, un bourg de la vallée en contrebas, par les eaux du lac, les fidèles soient venus en procession bénir solennellement ce dernier. Une version plus répandue et plus poétique raconte : « Autrefois, les fées venaient y prendre leurs ébats. On cherchait de toutes façons à s’emparer au moins de l’une d’entre elles mais elles étaient si agiles qu’on ne pouvait y arriver.
Un jour, on eut l’idée de clouer un joli soulier sur un billon. Pendant que ces chausseurs d’un nouveau genre se tenaient soigneusement cachés dans les alentours, les mystérieuses fées vinrent comme de coutume danser sur les eaux et folâtrer sur le gazon. Leur attention fut bientôt attirée par le soulier qui luisait au soleil. L’une d’elles s’amusa à le chausser, et quand il fut bien lacé, les chasseurs accoururent et la prirent au piège avant qu’elle n’eut le temps de se remettre en liberté.
La voyant prise, ses compagnes lui crièrent en s’enfuyant : « Apprends (leur) tout à faire, le beurre et la tomme, sauf la mire et la coëta . » (La coëta est le sérac, obtenu en faisant cuire le petit-lait, et la mire le dernier résidu de cette cuisson.)

Ingénieuse manière d’expliquer comment au Mont on avait appris à faire le beurre et la tomme, lesquels ont toujours compté parmi les principales ressources du pays. Pour des témoignages plus originaux et inédits, nous vous invitons à lire l’article d’Arsène Bourgeaux, paru dans la Revue Régionale d’Ethnologie, 1973, 3e et 4e trimestres, Chantemerle Editeur, Nyons.